Parmi les films m’ayant marqué, je pourrais citer Invictus de Clint Eastwood ou encore Inception de Christopher Nolan mais il en est un, V pour Vendetta qui se démarque des autres par la complexité de son personnage principal ainsi que la finesse de l’intrigue et la réflexion politique et humaniste.
V pour Vendetta est un film américano-germano-britannique, réalisé par James McTeigue, sorti en 2006, et adapté par Lana Wachowski et Andy Wachowski (les créateurs de Matrix) du comic V pour Vendetta d’Alan Moore et David Lloyd, publié aux États-Unis par Vertigo, filiale de DC Comics. C’est un film de science-fiction est un thriller.
Londres, au 21ème siècle…Le film raconte l’histoire d’un homme, V, qui entend rétablir la justice en se vengeant des exactions commises à son encontre et envers les nombreuses victimes massacrées au profit d’une poignée de dirigeants attiré par l’appât du gain. Dépassant la vendetta personnelle, l’action de V vise également le réveil du peuple londonien, soumis à l’autorité du Chancelier Adam Sutler et contrôlé par le Doigt, organe répressif dont le nom évoque symboliquement celui apposé sur la bouche des citoyens pour les réduire au silence. Le plan d’action de V est double : il doit d’une part faire éclater le scandale et punir les coupables, et d’autre part établir un nouveau point de départ pour le pays, symbolisé par l’explosion finale du Parlement. Suite à la tentative de viol par les « gardiens de l’ordre » du Gouvernement, évité de justesse grâce à l’intervention de V, la journaliste Evey Hammond se retrouve malgré elle liée à l’entreprise du héros masqué. Son apprentissage commença quelques semaines plus tard sous la tutelle de « V ». Evey ne connaîtra jamais son nom et son passé, ne verra jamais son visage atrocement brûlé et défiguré, mais elle deviendra à la fois son unique disciple, sa seule amie et le seul amour d’une vie sans amour…Usant de fins stratagèmes, V l’amène à prendre conscience de ce que signifie réellement la liberté.
V pour Vendetta est une histoire de résistance face à l’oppression, et un film de contestation à ceci près que les moyens utilisés pour lutter sont plus radicaux, et rappellent surtout les attentats de ces dernières années. C’est là que la polémique s’installera à la sortie du film. Comment les mêmes attentats (on ne parle ici que de la forme) peuvent-ils êtres perçus de façon positive, et libératrice dans un film, alors qu’ils sont tout le contraire dans la réalité… D’ailleurs tout au long du film on peut se demander si l’oppression et la terreur que subit la population chaque jour justifie cette violence.
V : Sous ce masque, il y a plus que de la chair. Sous ce masque il y a une idée, monsieur Creedy, et les idées sont à l’épreuve des balles.
Prenant modèle sur le nazisme, le film décrit une dictature moderne où la peur de la population est entretenue par les médias et des gouvernements uniquement concernés par leurs intérêts et le pouvoir absolu, V pour Vendetta est l’équivalent qualitatif de La guerre des mondes deSpielberg. Ces deux films ont pour point commun de faire appel à la mémoire collective de notre histoire récente pour bâtir des fictions aux scénario politisés. De la Shoah au 11 septembre, en passant par les retombées politiques de ce dernier (la culture de la peur, l’islamophobie), c’est une partie de notre histoire qui est ici mis en exergue dans un contexte particulier, contre utopique.
On peut souligner les performances de Natalie Portman qui joue Evey en jeune femme incarnant à merveille les hésitations d’une jeunesse partagée entre l’envie d’entrer dans le monde et d’y trouver sa place, et celle de ne pas se laisser faire par des dirigeants peu scrupuleux. Et celle de Hugo Weaving qui joue V, celui-ci est un mystérieuxjusticier anarchiste et terroriste que l’on reconnait facilement à son masque de Guy Fawkes et à ses vêtements sombres. Selon Moore, il a été conçu pour être à la fois un protagoniste et un antagoniste, de sorte que les lecteurs puissent décider par eux-mêmes s’il est un héros qui sert une cause ou tout simplement un déséquilibré.
V : C’est à Mme Justice que je dédie ce concerto, en l’honneur des vacances qu’elle semble avoir prises très loin d’ici, et en reconnaissance de l’imposteur qui se dresse à sa place. Dis-moi Evey, sais-tu quel jour nous sommes ?
Evey : Le 4 novembre.
V (Les cloches sonnent minuit.) : Plus maintenant. Souviens-toi, souviens-toi de ce 5 de novembre, de ses Poudres et sa Conspiration. Souviens-toi de ce jour, souviens-t’en, à l’oubli je ne peux me résoudre.
V pour vendetta est un film à l’atmosphère sombre et pesante dans une société vivant sous la censure et la peur du gouvernement.Il serait difficile pour moi de faire une analyse complète de cette oeuvre tant elle est aboutie et complexe mais je conseille vivement de voir ce film ne serait-ce que pour la finesse d’esprit et le poétisme de V.